L’hiver a été froid pour la région et bien arrosé, surtout grâce à l’épisode cévenol des 12 au 16 mars dernier. En 5 jours, il est tombé sur les vignes 180 mm d’eau per m2, soit un tiers des précipitations annuelles.
Qu’est ce que c’est qu’un épisode cévenol ?
Redouté dans la région, il est souvent inconnu en dehors des départements de l’Hérault où nous sommes et de l’Aude.
L’explication est simple : de grandes masses d'air humide provenant de la mer méditerranée rencontrent dans leur chemin les montagnes cévenoles, plus froides. Il en résulte de grands phénomènes de condensation qui se transforment en pluies torrentielles sur la région cévenole et ses alentours.
Heureusement cette année, le phénomène a duré plusieurs jours, abreuvé largement les sols et les nappes phréatiques sans causer d’inondations dramatiques.
Nous avons aussi fait un gros travail de plantation : pas de vignes, mais des arbres et des arbustes pour vous accueillir. Des lauriers blancs et rouges, des cyprès florentins, des pins parasols, de la lavande…Bref que des belles plantes pour embellir le domaine.
Dans la vigne, la végétation a redémarré a toute allure avec les journées chaudes d’avril, impliquant un débourrement précoce avec 15 jours d’avance par rapport à l’année dernière.
Du coup, priorité urgente au labour pour pouvoir après baisser les fils porteurs. Et dans 8 jours à peine, il faudra remonter déjà le 1er fil pour palisser la végétation et baisser le 2ème fil pour palisser plus tard la partie haute des vignes. Et surtout ne pas prendre de retard car alors c’est la galère assurée. Si l’on remonte trop vite le 1er fil, les premières pousses de la vigne ne sont pas tenues avec un nouveau passage à prévoir et surtout la casse assurée des rameaux fragiles en cas de coup de vent (fréquent par chez nous!). Si c’est trop tard, alors la végétation a déjà atteint le 2ème fil avant qu’il soit baissé et alors on casse les rameaux fragiles à tous les coups. Bref, ni trop tard, ni trop tôt, il faut agir au bon moment en observant quotidiennement notre vigne qui pousse. C’est là on l’on se rend compte que vitis vinifera (la vigne) fait partie de la famille des lianes !
En cave, le travail n’a pas manqué. Tous les vins rouges ont fini leur fermentation malolactique. Pour le blanc et le rosé, elle a été volontairement bloquée pour garder de la fraîcheur et de la vivacité. A présent, les vins rouges peuvent être soutirés et poursuivre leur élevage en cuves et en barriques.
Nous avons réalisé le jeudi 21 avril une mise en bouteille importante : Petits Bonheurs rosé 2010, une nouvelle cuvée Cinsault Abuelo 2010, sans sulfites ajoutés ; notre Carignan Gourmand 2009 ainsi que Cousu Main 2009. Une journée bien remplie où tout s’est bien déroulé.